LE JARDIN DES SENS
Dans un premier temps, nous avons construit un parcours sensoriel. Samuel Enjolras a travaillé en collaboration avec l’équipe jardinage de l’institution et les jeunes impliqués dans le projet pour concevoir les plans de ce jardin, imaginer ce qui le compose et ce qu’il interroge à travers une réflexion commune.
Quels sont les cinq sens ? A quoi nous servent-ils ? Comment les développer et les identifier ?
Les cinq sens sont donc sollicités dans ce parcours, le toucher avec des plantes aux textures particulières, l’odorat grâce aux fleurs et feuilles aux parfums surprenants, la vue avec des couleurs et camaïeux originaux, le goût avec une présentation de fleurs, fruits et feuilles comestibles et l’ouïe en prêtant l’oreille aux bruits de la nature (construction d’objets, de mobiles à vent..). Avec cette action nous souhaitons permettre aux jeunes de créer un espace qui leur appartient, un espace qu’ils ont imaginé.
"J’ai fait ça pour l’avenir, pour les autres jeunes qui viendront à l’IME, si c’était à refaire, je signerai."
Malone, jeune accueilli au sein de l'IME
En 2023, deux autres artistes ont été invités au sein de l’IME pour créer avec les jeunes et les équipes éducatives une oeuvre chacun. Installées aux abords du circuit imaginé par Samuel Enjolras et les jeunes, ces oeuvres permettent d’élargir le parcours jusqu’à l’unité 3 de l’établissement, et de faire un lien, une émanation du jardin recoupant le visuel, le tactile et l’imaginaire.
Julien Mouroux propose alors la conception d’une cabane sensorielle en bambou. Cet espace servira de nid, comme un futur repère pour les jeunes qui pourront s’y retrouver, se reposer, observer le jardin et ses habitants à travers les lattes … se l’approprier comme bon leur semblera. Le sens de la vue, mais aussi du toucher et de l’ouïe sont sollicités à travers cette oeuvre, notamment grâce à des éléments sensoriels (sphères en bambou remplies de matériaux naturels, suspendues ou à hauteur pour éveiller le sens du toucher et de l’ouïe) qui viennent habiller ce nouveau refuge au coeur du jardin.
Laurent Cerciat qui invite à porter un regard nouveau sur l’environnement ordinaire et une attention particulière à certains détails, comme la flore spontanée, propose de créer un « Herbier des fossiles ». Une collection de tablettes en terre cuite (grès blanc) présentant les empreintes de feuilles, fleurs ou fragments de végétaux, réalisées à partir des espèces spontanées rencontrées au coeur du parc de l’IME avec leur noms gravés dans l’argile.
Suite à un recensement des plantes sauvages présentes au sein du jardin, les jeunes et les professionnels ont créé des tablettes en argile pour y laisser les empreintes de 36 plantes sauvages repérées.
Bardane, ortie, lierre terrestre, plantin … autant d’espèces méconnues et pourtant plus que nécessaires à la biodiversité et à la beauté de nos jardins.
Positionnées sur une structure en bois elle aussi co-construite, les tablettes sont pivotantes et, à travers les rainures, les empreintes laissées par les végétaux, le grain et la douceur du grès, stimulent aussi bien le sens de la vue que du toucher.
Un projet en cours de réalisation ... À suivre.